Nous salurons la lune (3)Au cœur des montagnes talish, aux confins de l’Azerbaïdjan et de l’Iran, Pokuza rêve de mariage. Pas du sien, pas tout de suite en tout cas. Mais de celui de sa cousine, au village, dans quelques jours.
Traditions, préparatifs, excitation familiale, confidences, petits secrets. Dans la clarté aveuglante des pâturages ou l’intimité de la nuit, juste avant le sommeil, la jeune femme se livre, confiante, à la caméra de sa nouvelle amie, Camille, venue un jour, par hasard, de France, de loin, d’ailleurs. Et revenue, pour elle, quatre fois. Elle questionne aussi :« Et toi, tu ne te maries pas ? ».

Pokuza n’a jamais été à l’école. Elle est sourde et s’exprime dans sa propre langue des signes.
Et alors ? Ce qui compte, c’est elle : bavarde, drôle, positive. Fascinante. Mutine surtout, lorsqu’elle se prête avec un plaisir évident au rôle d’informatrice privilégiée sur sa société.

Le mariage arrive. La fête est là. Clap de fin. Pokuza ne se mariera peut-être jamais.

Le handicap n’est pas forcément celui que l’on croit.

[fruitful_alert type= »alert-info »]Rencontre discussion avec Camille Chaumereuil après la projection. Vous pourrez rencontrer Camille Chaumereuil sur son stand (entrée libre) pendant tout le festival.[/fruitful_alert]

L’auteur

Nous salurons la lune (4)Née en 1987 dans la vallée du Grésivaudan (France) avec les yeux grand ouverts et une irrésistible envie de gambader, Camille Chaumereuil a pris et repris la route, à la rencontre de ceux que l’on appel communément les « autres », mais qu’elle aime à appeler « les gens », « les personnes », les « individus ».

Passionnée par les différentes manières de voir le monde, les enjeux et les répercussions de celles-ci sur une société ou sur la vie d’un individu, Camille suit d’abord des études de sociologie. Enthousiasmée par ces études elle travaille ensuite dans plusieurs musées ethnographiques et festivals de voyage pour faire découvrir à d’autres ce qu’elle-même à découvert et découvre encore à travers les sciences sociales.

Puis en 2011, au détour d’un chemin, en Azerbaïdjan, elle fait la rencontre de Pokuza, une jeune femme de son âge. Une rencontre décisive, pour les deux femmes.

Camille décide dès cet instant de passer derrière la caméra et de croiser les regards.

Après trois années de travail de terrain Camille sort en 2014 son premier film: « Nous saluerons la lune » (Azerbaïdjan) puis « Vientos de Fuego » (Mexique) qu’elle co-réalise avec César Galindo.