en Argentine

Nous vous avons parlé il y a quelques jours de Claire et Reno Marca, des habitués du Festival, partis en Amérique latine pour un grand voyage.
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Voici la dernière en date :
“Les mails illustrés arrivent au compte-goutte, cela ne vous a pas échappé. Absorbés par le quotidien du voyage nous en délaissons un peu les outils de communication. Ce début d’année est l’occasion de vous écrire et si ce mail est envoyé depuis les montagnes chiliennes, c’est bien d’Argentine que nous vous parlerons ici.  Depuis notre dernière missive nous y avons passé tout ce temps, longeant la côte océanique de Buenos Aires jusqu’à la frontière chilienne au sud. Une itinérance à pas lents ponctuée de pêches, de centaines de kilomètres de plages immenses sur lesquelles rouler et bivouaquer, d’une faune sauvage dont il est difficile de dresser l’inventaire complet tant il est vaste (de Autruche (nandu) à Zorro (renard), d’escales citadines toujours brèves, de galères mécaniques inhérentes au voyage motorisé, de matchs de foot suivis d’une folle victoire, de fête gaucho, de rencontres et de beaucoup de solitude fondue dans ces espaces.  
Dès notre entrée dans le pays en novembre nous avons dansé avec les gauchos à San Antonio de Areco lors de la grande fête annuelle qui célèbre les chevaux, les hommes et la culture gaucha. Une extraordinaire messe festive qui nous a immergés trois jours durant au milieu de 10 000 chevaux au rythme des danses, des entreveros de tropillas (mélange de troupeaux), de défilés en costume et de rodéos. 
A Buenos Aires nous avons bu des spritz en écoutant du tango car oui, ici, la culture italienne aussi est prégnante (saviez-vous que l’Argentine est le temple de l’escalope milanese ?). A Mar del Plata, plus au sud sur la côte, nous avons fui les stations balnéaires encore endormies avant les fêtes de Noël pour rouler sur de vastes étendues de sable bordées de cordon de dunes. Canne à pêche le jour pour attraper corvina (maigre) et pez red, bivouac le soir, baignades à toute heure. Depuis bientôt quatre mois notre quotidien est fait de beaucoup de silences, de lumières changeantes, d’orages, de jour très chauds et de vents qui forcent la course des nuages. Un ensemble de peu qui nous contente pleinement.  
Depuis la péninsule de Valdès qui ne mérite un détour que si les baleines sont là et elles ne l’étaient plus et vers le sud, ce fut une suite d’observation de lions de mer, phoques, pétrels, pingouins, autruches, oiseaux divers, tatous, guanacos à n’en plus finir. Les immenses propriétés (estancias) se partagent la terre, chacune retranchée derrière des portails clos qui condamnent hélas l’accès d’une grande partie du littoral. Comme en Australie le territoire est vaste, l’espace aux animaux mais les humains souvent retranchés derrière leurs clôtures. Un territoire où le ciel est si expressif avec ses lumières changeantes qui ruissellent entre les nuages qui courent. Plus on va vers le sud, plus les routes se répandent au gré du relief comme de longs rubans. Le vent de Patagonie sait se faire oublier mais il peut aussi surgir en rafales brusques. Un courant antarctique inattendu peut soudain balayer la chaleur. Devant la force des éléments, l’horizon est une nullarbor où même les arbres ont renoncés à pousser. 5500 km parcourus déjà ! Une paille à l’échelle du sous-continent américain.
Même loin de sa capitale, l’Argentine demeure très européenne et célèbre encore les conquistadors venus en prendre possession il y a 500 ans, bible dans une main, fusil dans l’autre. On cultive un art de vivre entre influences européennes et désuétude sud-américaine dans une nation où les crises économiques se succèdent comme les épisodes d’une télénovelas. «Lamentablemente Argentina » se désespère t-on ici. Plus personne ne croit en l’action politique, que l’on soit de Buenos Aires ou de Caleta Olivia.


Ce fut un temps d’adaptation pour nous faire à la vie dans le camion. La gestion quotidienne du véhicule qui, bien que très bien préparé pendant des mois, et car il n’est pas tout neuf, réserve des surprises quand il est utilisé dans des conditions extrêmes comme ici. Ainsi avons nous du, après deux mois de voyage seulement, ouvrir la boîte de vitesse à Bahia Blanca (10 jours d’immobilité occupés par les matchs de foot) puis colmater le pare-brise pourtant neuf, réparer un premier pneu à Puerto Madryn, un second à Rio Gallegos, réguler un court-circuit à Punta Arenas… Au pays du vent, les routes sont mauvaises et les pistes que nous empruntons le plus souvent impardonnables. Mais s’il fallait nous consoler, on sait désormais que c’est le lot de tous les voyageurs motorisés. Et dans chaque ville où nous avons eu des soucis à régler, un garagiste au moins est désormais notre ami. Ce n’est pas rien.

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Nous voilà donc au Chili. À mi-temps. Car si les frontières se traversent ici au gré de cols, de lacs et de pistes isolées on les passe aisément en traversant le détroit de Magellan ou la Cordillère des Andes comme on franchit un péage.Prochain cap d’ici peu la Terre de feu, “La Isla” comme on l’appelle ici, depuis Punta Arenas où nous sommes à ce jour. Dans le vent nous vous embrassons,à bientôt sous le cinquantième parallèle…. Claire & Reno
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À bientôt !
 
Claire & Reno

www.reno-marca.com

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