La Mongolie , j’en rêvais depuis longtemps. Grande comme deux fois et demi la France, seulement trois millions d’habitants dont la moitié vit à Oulan Bator la capitale.

Imaginez une cuvette grande comme Paris intra-muros. Un vaste chantier industriel où se côtoient et s’enchevêtrent des centaines d’usines (casses-autos, mécaniques, ferrailleurs, briquetteries etc…) , aux quatre coins des centrales thermiques qui dressent avec peu de fierté leurs énormes tours de béton. Dominant la cité, de hautes cheminées crachent une épaisse fumée jaunâtre qui entretient en permanence un nuage de pollution. La ville est ceinturée de collines semblables à celle du Guizay à Saint-Etienne. Aux flancs de celles-ci on trouve le quartier des yourtes , une succession de quadrilatères entourés d’une palissade de bois qui abritent une yourte ou une maisonnette au toit coloré orange vif , vert de gris ou bleu cobalt qui donnent à l’ensemble un effet bigarré. Ces enclos sont habités par ceux qui pour de multiples raisons ont abandonné la vie nomade en espérant trouver une vie meilleure. C’est un quartier qu’on ne montre pas aux touristes d’abord pour cause d’insécurité ensuite par pudeur, une honte à peine voilée de la misère du pays .

Dès qu’on quitte la ville c’est l’enchantement , on plonge dans la nature à l’état pur. La steppe à perte de vue sans cesse renouvelée qu’on a peur de trouver monotone et qui pourtant offre une époustouflante variété de paysages. A chaque bosse franchie c’est un nouveau spectacle aussi beau sinon plus que le précédent sous un ciel d’un bleu profond animé par d’immenses nuages qui confèrent à l’ensemble une hallucinante beauté.

On quitte « l’autoroute », une simple 2 voies , pour emprunter à droite ou à gauche les pistes qui se croisent et s’entrecroisent dans un réseau de toile d’araignée. Le véhicule 4×4 ballotte et ne ménage pas ses occupants. On croise de loin en loin des yourtes telles des champignons d’un banc éclatant avec devant la porte l’omniprésence de la moto de service. Alentour s’ébattent les troupeaux.

On poursuit le voyage, on croise au hasard des troupeaux poivre et sel de moutons et de chèvres mêlés, des groupes de chevaux sauvages ou demi sauvages qui galopent crinières et queues au vent et le sol souple de la steppe étouffent le bruit de leurs sabots. On s’arrête à l’impromptu à une yourte, on est accueilli par un sourire bienveillant, une hospitalité et une gentillesse exceptionnelles. On est invité à goûter à l’airag (lait de jument fermenté), au thé au lait salé, au fromage de chèvre. On ne refuse pas cet « en-cas » offert simplement sans cérémonie avec un naturel spontané.

On reprend la route pour aborder le secteur où vit le yack. Au bord d’un petit ruisseau de pur saphir qui serpente sur la verte pelouse les animaux s’ébattent avec nonchalance et nous font admirer leurs houppelandes de laine aux couleurs multiples .

Puis c’est le parc naturel Khutai domaine du Prjewalski qui arbore avec fierté sa soif de liberté et sa lumineuse robe couleur de bois de rose.

On aborde le Gobi , paysage varié de dunes de sable, roches granitiques et steppes verdoyantes, véritable kaléïdoscope de couleurs. On plonge dans la vallée de l’Orkhon, la rivière serpente dans un décor de rêve, le temps se fige, ici se concentre le silence somptueux de la steppe.

On tombe presque par hasard sur Karakorum (15 000 habitants) l’ancienne capitale édifiée par Gengis Khan entièrement rasée par les Mandchous . Aujourd’hui c’est une paisible bourgade qui propose au passant la visite du monastère d’Ederne Zuu.

On traverse des gorges au décor minéral pour grimper ensuite sur la dune chantante de Khongor (180km de long, 10 km de large, 200m de hauteur) qui rapelle les grands ergs du Sahara.

On aborde ensuite la vallée du Yol qui creuse son lit entre d’étroites falaises – on admire en passant la flore et la faune sauvage.

Puis c’est la traversée du Gobi , sur la piste les véhicules peinent, patinent, chahutent, brinquebalent avant de retrouver le ruban de bitume qui nous ramène à Oulan Bator.

Georges

 

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