« Cet étranger n’arrête pas de nous filmer !… C’est sans doute un paumé, sinon, qu’est-ce qu’il viendrait foutre ici ? » Son statut d’étranger, le réalisateur Hendrick Dussollier ne l’esquive jamais dans « Derniers jours à Shibati », et c’est  en partie ce qui nous a plus au moment de la sélection des films pour le festival 2018.

Dans l’immense ville de Chongqing en Chine, le dernier des vieux quartiers est sur le point d’être démoli et ses habitants relogés dans des contrées plus éloignées. La modernisation galopante du pays va balayer les quartiers les plus modestes et leurs habitants avec. Le cinéaste se lie d’amitié avec le petit Zhou Hong et Madame Xue Lian, derniers témoins d’un monde bientôt disparu. Il les suit dans les dédales du quartier, partage avec eux des instants de vies, les filmes dans leur quotidien. Les petits logements faits de bric et de broc laissent la place aux lumières de la ville, aux immenses building chinois aux portes inviolables. Nous avons été sensibles à ce film fort, très joliment réalisé avec peu de moyens et en solitaire, sans cadreur supplémentaire ou preneur de son.

 

Derniers jours à Shibati, photographie extraite du film

« Derniers Jours à Shibati » voir la bande annonce.