[quote style= »boxed » float= »left »]En 2010, pendant le tournage en pleine transhumance d’hiver, la glace d’un lac cède sous les pas de 3000 rennes. C’est la pire catastrophe que les Samis aient connue. L’impact psychologique de ce désastre chez les peuples du Grand Nord est énorme.
Signe des temps ? L’hiver qui a suivi fut l’un des pires que les Samis aient connu, sans pâturages où mettre leur troupeau… Leur jardin semble désormais perturbé ; qu’en est-il du nôtre ?
Avec Jon, éleveur de rennes au-dessus du cercle polaire, c’est un nomadisme étonnant qu’on découvre : vies traditionnelle et moderne se côtoient en quête d’un équilibre.
Dans les somptueuses montagnes scandinaves du Sarek, au rythme des transhumances, nous partageons avec lui le meilleur, mais aussi le pire, comme ce jour où la glace d’un lac craque sous les pas de milliers de rennes, noyant une partie du troupeau…
Au-delà de l’exotisme d’une vie en pleine nature, sa voix chaude et grave décrit cette quête d’équilibre entre progrès technologiques et savoirs millénaires : un propos dont le sens et l’humilité nous interpellent aussi…
Corto Fajal, séduit par cette apparente alchimie, s’interroge sur la fragilité de ce mode de vie, ses paradoxes, mais aussi sa richesse : une réponse possible aux désordres environnementaux ne serait-elle pas de renouer contact avec nos propres horizons ?
Le réalisateur
Corto Fajal a débuté au cinéma comme assistant réalisateur au début des années 90. Il réalise également plusieurs court-métrages remarqués dont « Mémoire des pierres » et plus récemment « Chut(e) ».
Attiré par les grands espaces et l’aventure, il réalise des road-movies documentaires, participant ainsi à une dizaine d’expéditions sportives autour du monde en mountain bike, ski ou kayak.
Il profite de ces conditions de tournage souvent extrêmes pour affiner des techniques de prise de vue légères et en solo tout en étant lui-même impliqué dans l’action et ses contraintes. Ces expéditions lui permettent surtout de confirmer son goût pour les grands espaces, les découvertes et les aventures humaines.
Il met à profit cette expérience acquise dans des projets plus personnels.
Plus qu’un objectif en soi, faire des films représente un moyen de vivre des expériences atypiques et de les partager : cela implique de prendre le temps pour faire un film, ce qui est presque un luxe aujourd’hui. Chaque projet a pour préalable son immersion dans l’environnement qu’il filme afin de bien le comprendre : presque une démarche d’ethnologue, bien que ce ne soit pas le but recherché.
Il organise sa vie non pas autour de son métier mais son métier autour d’une certaine conception de vie qui privilégie l’esprit communautaire, la rencontre, la curiosité et l’implication au niveau local… ce qui ne l’empêche pas de rêver et de s’inspirer des « ailleurs » où ses projets l’emmènent….
Sa quête des grands espaces, son esprit communautaire et son admiration pour les peuples qui ont su rester connectés avec leurs horizons l’ont mené naturellement à rencontrer les Samis dont il a partagé la vie durant 3 ans avant de filmer pendant une année entière « Jon face aux vents », pour notre plus grand plaisir.
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